Ce Diritti Uomo

Al vaglio della Corte europea solo gli errori di fatto o di diritto che determinano una violazione dei diritti garantiti dalla Convenzione – Corte Europea dei diritti dell’uomo, Sentenza n. 07/06/2005


(JERINO C. ITALIA )PROCESSO EQUO – VALUTAZIONE
DEL MATERIALE PROBATORIO ” GIURISDIZIONE DELLA CORTE ” ESCLUSIONE

Possono essere sottoposte al vaglio della Corte
europea per i diritti dell’uomo soltanto le questioni relative ad errori di
fatto o di diritto, commessi dalle giurisdizioni interne, che hanno determinato
una violazione dei diritti e delle libertà garantiti dalla Convenzione. In
particolare, l’art. 6, che garantisce il diritto ad un processo equo, non
disciplina l’ammissibilità delle prove come tale, materia che dipende
principalmente dal diritto nazionale. Ne consegue che la Corte puo’ soltanto
verificare se il processo complessivamente considerato, compreso il modo con cui
sono stati presentati i mezzi di prova, ha rivestito un carattere equo e se i
diritti della difesa sono stati rispettati (nel caso di specie, la Corte ha
ritenuto irricevibile il ricorso nel quale era stato dedotto che la sentenza di
condanna emessa dalle autorità giudiziarie italiane era fondata sulle
dichiarazioni accusatorie di un imputato per reato connesso, la cui credibilità
non era stata sufficientemente verificata).

 


PROCESSO EQUO ” DICHIARAZIONI DI IMPUTATI IN
PROCEDIMENTO CONNESSO NON RESE IN DIBATTIMENTO ” UTILIZZABILITA’ ” CONDIZIONI

La regola, secondo cui gli elementi di prova
devono essere prodotti dinanzi all’imputato in una udienza pubblica, in vista di
un loro esame in contraddittorio, puo’ subire eccezioni a condizione che sia
comunque accordata all’imputato un’occasione adeguata e sufficiente per
contestare le prove ed interrogare le persone che rendono dichiarazioni a suo
carico, al momento della deposizione o più tardi. Viola pertanto i diritti
della difesa, garantiti dall’art. 6 della Convenzione, una affermazione di
responsabilità fondata, unicamente o in maniera determinante, su dichiarazioni
accusatorie di persone che l’imputato non ha avuto la possibilità di
interrogare o fare interrogare (nel caso di specie, relativo alla formulazione
dell’art. 513 c.p.p. anteriore alla riforma dell’art. 111 Cost., la Corte, nel
dichiarare l’irrcevibilità del ricorso, ha osservato che la sentenza di
condanna, emessa dalle autorità giudiziarie italiane, non era fondata soltanto
sulle dichiarazioni di un imputato di reato connesso, che si era rifiutato di
sottoporsi all’esame dibattimentale, ma anche su altri elementi di prova che ne
avevano confermato la attendibilità).

 


Sentenza della Corte Europea dei Diritti dell’Uomo di
Strasburgo del 7 giugno 2005

QUATRIE’ME SECTION

DE’CISION FINALE SUR LA RECEVABILITE’

de la requàªte n. 27549/02

prèsentèe par Giuseppe JERINO’

contre l’Italie

La Cour europèenne des Droits de l’Homme (quatrième section), siègeant le 7
juin 2005 en une chambre composèe de :

Sir Nicolas BRATZA, prèsident,

MM. G. BONELLO,

M. PELLONPà„à„,

K. TRAJA,

V. ZAGREBELSKY,

L. GARLICKI,

Mme L. MIJOVIC, juges,

et de M. M. O’BOYLE, greffier de section,

Vu la requàªte susmentionnèe introduite le 18 juillet 2002,

Vu la dècision partielle du 2 septembre 2004,

Vu les observations soumises par le gouvernement dèfendeur et celles prèsentèes
en rèponse par le requèrant,

Après en avoir dèlibèrè, rend la dècision suivante :

 

EN FAIT

Le requèrant, M. Giuseppe Jerino’, est un ressortissant italien, nè en 1952 et
actuellement dètenu au pènitencier de Larino (Campobasso). Il est reprèsentè
devant la Cour par Me L. Musuraca, avocat à Milan.

Le gouvernement dèfendeur ètait reprèsentè par son agent, M. I.M. Braguglia,
et par son co-agent, M. F. Crisafulli.

A. Les circonstances de l’espèce

Les faits de la cause, tels qùils ont ètè exposès par les parties, peuvent
se rèsumer comme suit.

1. Les interrogatoires effectuès pendant l’instruction et au cours des dèbats
de première instance

Dans le cadre d’une procèdure pour trafic de stupèfiants, le 11 avril 1994 un
reprèsentant du parquet de Turin interrogea X, un repenti qui avait fait des
dèclarations mettant en cause la responsabilitè de tierces personnes,
appartenantes à une organisation criminelle dirigèe par un certain Y. Au cours
de cet interrogatoire, X se rèfèra à une rèunion pour dècider de
l’importation de cocaà¯ne, qui aurait eu lieu en 1989 ou 1990 et à laquelle
aurait participè aussi un certain M. Jerino’, dont le prènom ” aurait pu àªtre
” Antonio. Cette personne ètait en fuite depuis plusieurs annèes et avait un
frère qui avait ètè arràªtè pour l’enlèvement de Mlle Ghidini, une jeune
fille de Brescia.

Le 31 mai 1994, en prèsence du reprèsentant du parquet, X reconnut la personne
en question sur une photographie. Il fut alors informè que la photographie
ètait celle du requèrant, M. Giuseppe Jerino’.
X prècisa s’àªtre
trompè lorsqùil avait mentionnè le prènom Antonio, et dèclara qùen effet
la personne ayant pris partie à la rèunion litigieuse ètait le requèrant.

A l’interrogatoire du 16 juin 1995 devant le reprèsentant du parquet, X indiqua
avoir vu le requèrant uniquement lors de la rèunion mentionnèe ci-dessus, et
de ne jamais l’avoir rencontrè ailleurs.



Le requèrant fut ensuite renvoyè en jugement devant la cour d’assises de
Turin. Il ètait accusè de faire partie d’une association de malfaiteurs
dirigèe par Y et d’avoir participè à l’importation en Italie de plusieurs
centaines de kilogrammes de cocaà¯ne, provenant du Brèsil, de Panama et du
Venezuela.

Au cours des dèbats, X, qui avait ètè remis en libertè et rèsidait dans un
appartement de Milan, reà§ut plusieurs visites de la part du frère du requèrant,
Z, qui lui demanda des explications quant à ses dèclarations. Z exprima des
doutes, notamment, quant à l’identification de la personne figurant sur la
photographie, le requèrant n’ayant en rèalitè jamais rencontrè X ; Z
suggèra qùil ètait probable que Y avait prèsentè à X une personne autre
que le requèrant. Par ailleurs, les photographies du requèrant ètaient plutà´t
anciennes, et X aurait pu dire qùil avait commis une erreur, inculpant, le cas
èchèant, un autre des frères Jerino’, Antonio.

X dèclara
alors sa disponibilitè à modifier sa version, souhaitant faire ce que les frères
Jerino’ lui suggèraient. Il ajouta qùil n’ètait pas nècessaire de savoir
s’il ètait vrai qùil avait parlè avec le requèrant.

X et Z dècidèrent que le premier aurait modifiè sa version au cours des dèbats,
dèclarant avoir accusè le requèrant pour vengeance. Z promit à X toute l’aide
dont il nècessitait.

Toutes les conversations entre X et Z dècrites ci-dessus furent enregistrèes
par les autoritès. Leur transcription fut versèe au dossier du procès contre
le requèrant.

Interrogè par un reprèsentant du parquet le 21 mars 1997, X dèclara que lors
d’une audience publique tenue devant le tribunal de Locri dans le cadre d’une
autre procèdure pènale, il n’avait pas reconnu le requèrant, qui pourtant ètait
prèsent en personne en tant qùinculpè. X prècisa que le requèrant ètait
très diffèrent par rapport à ses souvenirs. X se rappelait que le requèrant
ètait maigre, alors qùil avait vu trois personnes robustes, parmi lesquelles X
n’aurait pas su dire qui ètait M. Giuseppe Jerino’. Par ailleurs, X prècisa
que, craignant pour la sècuritè de sa famille, il s’ètait engagè avec Z à
ne pas reconnaà®tre le requèrant et que pour cette raison il n’avait pas
observè l’inculpè avec attention. X confirma au reprèsentant du parquet qùen
rèalitè le requèrant ètait la personne prèsente aux rencontres avec Y.

X confirma ces dernières dèclarations lors d’un autre interrogatoire devant le
reprèsentant du parquet, qui eut lieu le 16 juin 1997.

Appelè à tèmoigner lors des dèbats publics devant la cour d’assises, X dèclara
se prèvaloir de la facultè de garder le silence que lui reconnaissait la loi
italienne. Par consèquent, par une ordonnance du 15 juillet 1997, la cour d’assises,
se fondant sur l’article 513 § 2 du code de procèdure pènale (” le CPP “), tel
qùen vigueur à l’èpoque des faits, utilisa pour dècider du bien fondè des
accusations les dèclarations faites par X au reprèsentant du parquet.

2. Le jugement de première instance

Par un arràªt du 3 avril 1998, dont le texte fut dèposè au greffe le 28
septembre 1998, la cour d’assises de Turin relaxa le requèrant.

Des lourdes peines d’emprisonnement furent prononcèes à l’encontre de certains
de ses coà¯nculpès.

La cour d’assises estima notamment que X n’ètait pas crèdible, ayant refusè
de dèvoiler plusieurs dètails ainsi que l’identitè de certains personnages,
gardant en màªme temps des contacts avec un dètenu dont il souhaitait organiser
l’èvasion. De plus, X avait adaptè progressivement ses dèclarations aux faits
dècouverts par les autoritès, contredisant ses prècèdentes affirmations.
En rèalitè, sa collaboration ètait intèressèe, tendant à
exclure ou rèduire sa responsabilitè et celle des personnes qui lui ètaient
proches. Dès lors, la cour d’assises considèra que, màªme lorsqùelles ètaient
corroborèes par d’autres èlèments, les dèclarations de X ne pouvaient
constituer la preuve de la culpabilitè d’autrui. En l’absence d’èlèments
distincts, fiables et dècisifs à l’encontre des personnes accusèes par X, la
cour d’assises prononà§a l’acquittement.

S’agissant du requèrant, la cour d’assises releva que les accusations se
basaient sur les dèclarations de X. Celui-ci avait reconnu le requèrant en
photographie. Cependant, cette dernière ètait assez vielle et de mauvaise
qualitè : on y voyait une personne aux cheveux bouclès alors qùà l’audience
le requèrant paraissait chauve et atteint par un strabisme accentuè.

Il ètait vrai qùun autre repenti, A, avait fait des dèclarations concernant
le requèrant ; ces dernières, cependant, diffèraient, sur des points
significatifs, avec celles de X.

Le parquet
quant à lui insista sur la visite que Z avait fait à X pour le pousser à se
rètracter, ce qui aurait dèmontrè que les accusations contre le requèrant
n’ètaient pas des calomnies. Cependant, aux yeux de la cour d’assises, le
climat de collaboration visant à manipuler les preuves entre Z et X ne prouvait
pas la vèracitè des affirmations de ce dernier.



Selon la cour d’assises, la seule personne accusant le requèrant ètait X. Or,
ses affirmations ètaient peu crèdibles, contradictoires et manquaient
d’èlèments susceptibles de les corroborer. De plus, des doutes auraient pu
àªtre soutenus quant aux modalitès de reconnaissance de la photographie.

3. La procèdure d’appel

Le parquet interjeta appel contre l’arràªt du 3 avril 1998.

Lors des dèbats publics devant la cour d’assises d’appel, X dèclara encore une
fois se prèvaloir de son droit de garder le silence.
Il prècisa que ce
choix s’expliquait par la volontè de protèger sa famille, dont la sà»retè,
malgrè les promesses qui lui avaient ètè faites, n’ètait pas assurèe par l’Etat.
La cour d’assises d’appel prit acte de la volontè de X, et dècida d’utiliser
les dèclarations faites par ce tèmoin au reprèsentant du parquet.

Par un arràªt du 25 juillet 2000, dont le texte fut dèposè au greffe le 19 mars
2001, la cour d’assises d’appel de Turin condamna le requèrant à une peine de
dix-sept ans et six mois d’emprisonnement et 190 000 000 lires (environ 98 126
euros) d’amende.

La Cour d’assises d’appel estima en premier lieu que les dèclarations de X
pouvaient àªtre utilisèes comme preuves de culpabilitè seulement dans la mesure
où elles ètaient corroborèes et confirmèes par d’autres èlèments. Ayant
examinè en dètail le contenu des interrogatoires de X, la cour d’assises d’appel
observa qùil ressortait des vèrifications accomplies que le requèrant ètait
effectivement en fuite depuis 1983, ayant ètè arràªtè seulement le 7 avril
1995. De plus, le requèrant lui-màªme avait confirmè qùun autre de ses frères,
Vittorio, ètait impliquè dans l’enlèvement de Mlle Ghidini.

Il ètait vrai que X avait, dans un premier temps, attribuè le prènom d'”
Antonio ” à la personne dont la photographie lui avait ètè montrèe ;
cependant, il s’agissait de toute èvidence d’un erreur, M. Antonio Jerino’ ètant
dètenu depuis 1989. Par ailleurs, s’il s’agissait d’une photographie assez
ancienne, c’ètait justement à cause de la fuite du requèrant, qui avait
empàªchè l’obtention de photographies plus rècentes. Selon la cour d’assises d’appel,
le strabisme dont le requèrant ètait affectè n’ètait pas une caractèristique
physique dècisive, et de toute manière X n’avait jamais ètè invitè à dècrire
l’apparence de l’accusè.

La reconnaissance de la photographie du requèrant devait partant àªtre estimèe
crèdible. De plus, les enregistrements des conversations entre X et Z dèmontraient
que les frères Jerino’ connaissaient Y, et que X cherchait à convaincre son
interlocuteur qùil n’ètait pas un repenti. Pendant ces c

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